Le sujet dont je vais vous parler aujourd’hui est un cas classique qui arrive à des milliers de femmes dans le milieu professionnel : se faire draguer par son collègue de bureau. Il n’est pas toujours agréable de recevoir des avances venant de son collègue, surtout lorsqu’on ne ressent pas les mêmes choses que lui. Comment ce genre d’histoire se déroule-t-elle généralement ? Et comment fait-on pour repousser gentiment les avances d’un collègue sans que cela ait des répercussions au sein de l’entreprise ? Je vais vous raconter le cas que j’ai vécu.
Cela fait donc quelques semaines que je suis à la recherche d’un travail que j’ai toujours souhaité faire : celui de devenir un agent de tourisme. Il s’agit en effet d’un domaine qui me passionne énormément et dans lequel je voudrais m’investir sur du long terme. Ayant suivi des études supérieures en tourisme et hôtellerie, j’ai récemment reçu mon diplôme et je compte désormais en faire usage pour trouver le travail tant rêvé. Pour cela, j’ai déjà répondu à quelques offres d’emploi proposées dans la ville et qui correspondent à ce que je recherche. Néanmoins, mon plus grand point fort, c’est avant tout ma motivation et mon envie de travailler dans ce secteur. Et il m’est difficile de prouver cela tant que je n’ai pas réussi à avoir un entretien. De plus, soyons honnêtes, la concurrence est rude vu qu’il s’agit d’un premier boulot pour moi. Mon manque d’expériences professionnelles va donc à l’encontre de mes projets. Mais ce n’est pas cela qui va m’arrêter.
Les jours passent et la plupart de mes candidatures ont été déclinées, sauf une seule que je viens de déposer dernièrement. Que fut ma joie quand j’ai reçu un e-mail de cette enseigne me disant que j’aurai une entrevue dans quelques jours. C’était en effet l’une des agences de voyages auprès desquelles j’ai effectué un stage de 3 mois. Le jour prévu, j’ai été reçu par le Directeur même de l’agence. Les présentations ont été assez brèves, car lui me connaissait déjà très bien suite à mon stage. J’ai quand même été surpris qu’il ne s’était pas vraiment intéressé sur la suite de mon parcours, mes expériences professionnelles et mes compétences. De même sur le fait qu’il ne m’a pas parlé des principales tâches que j’allais devoir m’occuper pour le poste proposé. A un moment, il m’a demandé à combien j’estimais mes prétentions salariales. Je lui ai donc donné un chiffre que je pensais juste et, lui, a tout de suite accepté. Ce qui a pourtant entraîné le refus de la plupart de mes candidatures. Mais j’ai été contente que l’on ait enfin accepté à ma propre valeur. L’entretien a donc été concluant et je commençais à travailler dès la nouvelle semaine.
On m’a attribué un beau bureau équipé et tout semblait me sourire. J’ai été très heureuse de pouvoir travailler là et je me réjouissais d’accomplir toutes les tâches qu’on m’attribuait. Tout allait donc pour le mieux, jusqu’au jour où j’ai fini un peu tard et Monsieur le Directeur a voulu me raccompagner chez moi. Avec un peu d’hésitation, j’ai finalement accepté la proposition, vu qu’il a beaucoup insisté et que je n’avais pas non plus envie de rentrer seule à cette heure. Pendant le trajet, il m’a fait des avances et a même essayé de poser ses mains sur ma cuisse. Je les ai d’ailleurs tout de suite retirées et je lui ai dit que je ne voulais surtout pas qu’il se fasse des idées sur le fait que j’ai accepté qu’il me raccompagne. Il s’est excusé pour son geste et m’a déposé à mon portail. Les jours qui ont suivi ont été assez tendus pour moi, car ce qui s’est passé m’a empêché de me concentrer sur mon travail. D’ailleurs, au bureau, il me regardait toujours d’une certaine manière et me faisait des clins d’œil. Ça lui arrivait même de m’inviter au restaurant. Mon travail comptait énormément pour moi que j’ai toujours pris le soin de me montrer courtois envers lui, d’autant plus qu’il était mon supérieur. Je lui remerciais pour ses offres, mais je lui ai toujours dis que je voulais rester professionnelle.
Lassé de mes refus, pourtant invoqués avec politesse, il m’a convoqué dans son bureau et m’a fait comprendre comme quoi je devais lui accepter une sortie sans quoi je risquerais ma place au sein de l’entreprise. Choquée par ce chantage, je ne lui ai pas tout de suite lancé un « non » catégorique par peur qu’il prenne des décisions hâtives, malgré que je lui ai répété que ma place m’importait énormément et que je ne voudrais pas en arriver là. Il m’a laissé le temps de réfléchir à tout cela et de lui donner la réponse très vite. Je ne savais que faire ni quoi en penser. J’avais enfin trouvé le travail dont je rêvais et pour lequel je suis bien payé pour mettre un peu d’économie de côté. Et maintenant je subis une grosse pression venant de mon Directeur. Je ne pouvais pas accepter son offre, c’est évident, je ne suis pas ce genre de personne. J’ai donc pris mon courage à deux mains et je suis venue lui parler dans son bureau. Avec tout le respect que je vous dois lui disais-je, je me dois de refuser votre proposition et s’il le faut je quitterai mon poste. Parce que je suis venue ici dans le but de travailler avec professionnalisme dans un domaine qui me passionne et qui me tient à cœur. Surpris par mon annonce, il est resté bouche bée. Il m’a regardé dans les yeux et m’a répondu d’un air vexé : « Très bien, je ne vous licencierai pas puisque vous êtes une personne intègre et vous vous êtes toujours exprimé de manière respectueuse envers moi. Cette histoire restera entre nous ».
Comme quoi il n’est pas facile de trouver un travail et encore moins de devoir supporter les avances de son supérieur hiérarchique. Mais accepter de se faire draguer pour garder une place n’est pas un geste professionnel. Pour ma part donc, j’ai préféré sacrifié mon poste même s’il était très important pour moi. Mais heureusement que mon patron a retrouvé la raison et n’a pas décidé de me renvoyer. J’ai alors continué à travailler au sein de son agence de voyages et tout s’est bien passé.