la dépression post accouchement

Ma dépression après l’accouchement

De plus en plus de femmes souffrent aujourd’hui d’un mal-être qui apparaît subitement après l’accouchement. C’est ce qu’on appelle dépression post-partum. Il s’agit en général d’un trouble psychique qui touche les mères suite à l’arrivée de bébé. Nombreuses sont celles qui connaissent déjà les symptômes liés à la dépression post-partum et qui s’en sont soties assez rapidement. Mais, il y a, aussi je pense, les futures mamans et les jeunes mamans qui souffrent en silence et qui n’arrivent pas à interpréter ce qui leur arrive juste parce qu’elles n’ont jamais entendu parler de cela. J’ai donc décidé d’aborder le sujet afin de vous partager mon expérience face à cette crise lorsque j’ai eu mon premier enfant. Le but étant également de vulgariser la dépression postnatale pour que l’entourage et les proches évitent de minimiser sa gravité.

Presque toutes les femmes rêvent d’avoir un bébé à un moment de leur vie. Pour ma part, l’envie d’avoir un bébé m’est tombée comme ça, juste parce que j’étais follement amoureuse de mon compagnon. Et sans avoir rien programmé, je suis vite tombée enceinte à l’aube de mes 21 ans et on a tout de suite accepté cette grossesse. Les mois sont passés, bébé grandi lentement dans mon ventre et je découvris chaque jour de nouvelles choses sur ma grossesse. Tout ce qui m’importait c’était la santé de l’être qui grandissait en moi. Mon accouchement s’est bien passé. J’ai accouché d’un petit garçon en parfaite santé par voie basse et sans péridurale. Jusque-là tout allait bien. Seulement voilà, au fil des semaines et des mois, la fatigue, le manque de sommeil et la douleur de mon épisiotomie me rongeaient petit à petit. C’est là que j’ai commencé à ressentir constamment une profonde tristesse. Je pleurais souvent en cachette et je me sentis seule malgré la présence de mon compagnon qui m’a été d’une grande aide et qui participait absolument à toutes les tâches pour s’occuper de notre enfant.

Durant ses 4 premiers mois, bébé pleurait beaucoup le soir à cause des coliques et je supportais mal le fait de ne pas pouvoir calmer ses cris qui pouvaient durer des heures. J’ai aussi choisi l’allaitement exclusif jusqu’à ses 6 mois, donc il était collé à ma poitrine de jour comme de nuit. Ça m’arrivait de le tenir dans les bras toute la journée, parce que dès que je le pose il se réveille et se met à pleurer. Les nuits blanches s’accumulaient et les pleurs me fatiguaient énormément. Je me retrouve en pyjama du matin au soir et je somnolais la journée tout en m’occupant de lui. Il fallait le changer plusieurs fois par jour puisque j’utilisais des couches lavables. Je l’allaitais également autant de fois qu’il en réclamait et je me réveillais presque toutes les 30 minutes, une heure tout au plus chaque nuit, pour l’allaiter, faire son rôt et le changer.

C’était un rythme infernal que je devais supporter tous les jours, puisque je n’ai pas pris de nounou. J’étais devenue extrêmement anxieuse et facilement irritable surtout quand il s’agissait du bien-être de mon enfant. Je ne supportais pas d’entendre le moindre bruit qui pouvait le réveiller et encore moins les visites qui m’empêchaient de l’allaiter au calme. Je me suis renfermée sur moi-même, je me suis beaucoup isolée et je ne m’intéressais à aucune activité qui pouvait me faire plaisir. Je me souviens aussi que je ne supportais absolument pas le fait que mon compagnon me laisse seule et qu’il sorte avec ses copains. Qu’il prenne du plaisir à jouer sur sa console ou qu’il ait tout simplement l’envie de regarder des matchs de foot jusqu’à très tard le soir. Alors que moi, tout ce que j’avais en tête c’était notre enfant et rien d’autre.

J’ai donc eu le sentiment que tout allait mal, que j’étais un mauvais parent et que je n’arriverai pas à surmonter cette épreuve. Je culpabilisais énormément sur le fait que je ne faisais peut-être pas les choses comme il le fallait et que je n’étais pas heureuse. Pourquoi ne me sentais-je pas bien en tant que mère ? Pourquoi suis-je si fatiguée ? Pourquoi ai-je l’impression d’être incapable de m’occuper correctement de mon propre enfant ? Est-ce que toutes ces mamans sont passées par là ? Quand est-ce que ça va changer ? Est-ce qu’un jour je serais heureuse dans ma vie de maman ? J’avais vraiment l’impression que cela allait durer des années. J’étais complètement démuni face à la situation et je n’ai pas profité pleinement de cette période où mon enfant était encore un petit bébé. Je n’ai consulté personne pour m’aider à m’en remettre, car je ne savais absolument pas que je vivais une dépression postnatale.

Mais avec le temps, les choses ont changé et mon enfant a grandi. Ce n’est qu’à partir de ses 6 mois que j’ai retrouvé le plaisir de m’occuper de lui et d’accepter mon nouveau rôle de maman. En même temps, il a arrêté les coliques et il a commencé la diversification alimentaire bien que j’ai toujours continué à l’allaiter. J’ai également parlé de tout ce qui m’est arrivé à ma cousine et je pense que ça m’a fait énormément de bien. Aujourd’hui, je me rends compte finalement que je ne me suis jamais demandé comment j’allais vraiment vivre ma vie en tant que jeune maman. Pourtant, je pense que ces 9 mois de grossesse sont justement faits pour que les futures mamans aient le temps de bien se préparer à la vie qui les attend juste après l’accouchement.

Les femmes et les mères doivent parler ouvertement de la dépression postpartum, parce que c’est une crise par laquelle passent de nombreuses jeunes mamans sans le savoir. C’est un processus essentiel, car l’accouchement n’est pas l’étape finale, au contraire, c’est le début de tout ! Cela ne devrait pas être considéré comme un sujet honteux seulement parce qu’une maman ne doit pas se plaindre de s’occuper de son enfant. Non ! Les mamans ont entièrement le droit de pleurer, d’être fatiguées, de se sentir dépassées, de demander de l’aide et d’avoir des explications sur ce qui leur arrive. En parler à quelqu’un qui sait m’écouter m’a permis de sortir de l’ombre. Et c’est ce que je conseille à toutes les futures mères, ainsi que les mères qui vivent actuellement cette dépression afin d’être plus épanouies dans leur nouvelle vie de maman.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *